
Colette – Claudine à Paris: « Aujourd’hui, je recommence à tenir mon journal […] Bien sûr, je ne conçois pas que des gens vivent à Paris pour leur plaisir, sans qu’on les y force, non, mais je commence à comprendre qu’on puisse s’intéresser à ce qui se e dans ces grandes boîtes à six étages.» Dans ce deuxième volume, Claudine nous décrit sa nouvelle vie à Paris avec son père. Tombée malade, elle se remet, regrette ses cheveux perdus mais découvre les mœurs parisiennes. La nostalgie de la nature est encore forte dans ce Paris où l’on a « l’intérieur du nez noir quand on rentre ». Elle rencontre chez sa tante, Marcel, son féminin « neveux » qui se dévoile peu à peu et s’enthousiasme des réminiscences de sa relation avec Luce. Claudine, d’ailleurs, rencontrera Luce qui, ayant fui sa vie en province, inable, est devenue la maîtresse et l’objet d’un oncle âgé sans scrupule. Et, bien sûr, elle découvre Renaud, le père de Marcel, son séduisant « cousin » aux tempes grisonnante ! Il l’entraine à l’opéra et, avec lui elle découvre le milieu parisien dont elle nous fait des portraits savoureux. C’est un coup de foudre pour cette ionnée de liberté.
Claudine à Paris parut en 1901, un an après le premier volume qui, bien que plutôt boudé par la presse, fut un grand succès de lecteurs. Comme Claudine, Colette était tombée malade en 1894, moins d’un an après son mariage, après la découverte de l’infidélité de Willy. C’est lors du séjour de convalescence à Belle-Île que Willy lui proposa d’écrire les Claudine. Ce deuxième tome a pour le lecteur attentif « beaucoup d’humour, beaucoup de fluidité, beaucoup d’élégance dans le style […] tout ça pour dire qu’après l’avoir suivie à l’école, après l’avoir suivie à Paris, on n’a qu’une seule envie c’est de suivre Claudine en ménage » (Plume 231, 2014). « Car elle a beau avoir lu, et n’avoir pas froid aux yeux, la Claudine, il lui en reste encore à découvrir. […] On est heureux quand même de suivre cette Claudine qui semble n’avoir pas peur du loup ». (madameduberry, 2014). « La phrase semble toujours spontanément jaillie de l’ »impression ». Mais cette illusion ne se donne qu’à prix d’art : on est point naturel sans beaucoup de talent » (A. Mockel, 1902.).
(Sources : Claude Pichois, dans sa préface de notre édition de référence, Œuvres I, Paris, Gallimard (nrf), 1984, p. LXXV-LXXVI. Plume 231, critique de Claudine à Paris, Sens critique, 23.04.2014. madameduberry, critiques, analyses et avis de Claudine à Paris, Babelio, 12.04.2014. Albert Mockel, Un romancier impressionniste Monsieur Willy et les trois Claudine, in Revue de Belgique, 1902 t. 102. p. 110-126 cité in Claude Pichois, op. cit. p. LXXVI). Jacques Frugier, Chronologie (1829-1910) in Œuvres I, Paris, Gallimard (nrf), 1984, p. CXXXI.)
L’illustration de couverture, reprend celle de l’édition princeps de 1902 (Paris, Ollendorf), de Armand Rassenfosse (1862-1934)
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