
Colette – Julie de Carneilhan : La comtesse Julie de Carneilhan a connu de meilleurs jours, elle vit maintenant dans quartier populaire, dans un petit appartement. Cette amazone, que rien ne fait plier, a gardé ses meubles d’antan et sa garde robe, belle naguère, mais dont il devient difficile de dissimuler l’usure. Mais il y a un défaut dans sa cuirasse, un amour dont elle ne s’est pas guérie, le comte Herbert d’Espivant, son second mari. Quand une crise cardiaque le terrasse, elle accourt à son chevet. Elle a beau savoir que c’est un viveur, un égoïste, un combinard – tout ce qu’elle déteste et a fui – elle ne peut pas ref ce qu’il demande même en comprenant qu’il prépare une manœuvre sordide, si grand est son espoir de le voir revenir vers elle… (ELG)
Colette est Sidonie Gabrielle Colette (1873-1954), née et élevée à Saint-Sauveur-en-Puisaye (Yonne). Elle rencontre à 16 ans Henri Gauthier Villars, un journaliste et critique musical en lien avec sa famille. Malgré sa réputation quelque peu sulfureuse, elle l’épouse quatre ans plus tard. Il l’introduit dans la vie parisienne où elle rencontre, entre autre Debussy, Fauré et Ravel, Anatole Pierre Louÿs, Marguerite Moreno, Proust, Rachilde, Sacha Guitry. Écrivain sous le pseudonyme de Willy, son mari travaille grâce à une équipe de « nègres ». Avec ses dons littéraires, Colette y est incorporée. Elle écrit des articles notamment musicaux puis Willy la pousse à écrire ses souvenirs d’enfance qu’il publie d’abord sous son propre nom. Ce sera les Claudine qui seront taxée d’immoralité et feront scandale de par leur expression de la sensualité d’une jeune femme. Écrits dans une langue simple et dépouillée, « proche de la parole » qui contraste avec les écrits de l’époque, c’est tout de même un succès.
Elle signe enfin, en 1903, sous le nom de Colette Willy, Dialogue de bêtes. Les infidélités de Willy sont notoires et Colette peu à peu poursuit des relations sentimentales féminines. Puis elle commence du music-hall. Elle se sépare de Willy, habite près de Renée Vivien, ou chez Missy, joue le rôle Claudine dans des pièces de théâtre tirées de son roman ou au Moulin-Rouge où le spectacle qu’elle représente avec Missy fait scandale et sera interdit. Elle continue d’écrire, avec notamment La Retraite sentimentale, Les Vrilles de la Vigne puis, en 2010, La Vagabonde. C’est l’année où commence sa collaboration au journal Le Matin avec des billets. Avec Henry de Jouvenel, le rédacteur en chef, elle aura une liaison et dont elle aura une fille.
Avec les années 1920, et la publication de Chéri et de La Chambre éclairée commence la reconnaissance. Devenue une célébrité, elle est nommée à la Légion d’honneur, au jury du Prix Goncourt et continue d’écrire de nombreux romans dont le présent Julie de Carneilhan. Elle voit la publication de ses Œuvres complètes. Elle décède en 1954 et sera la première femmes à recevoir des Obsèques nationales. L’église, cependant, lui refuse un enterrement religieux. Elle repose au Père Lachaise. (sources : site des Amis de Colette, Biographie ; site La Cause littéraire, Colette)
« Si Colette a transposé dans ses personnages un peu de son histoire, — Julie empruntant des traits à Isabelle de Comminges, mère de Renaud de Jouvenel et la riche Marianne à la troisième épouse d’Henry, Germaine Sarah veuve de Charles Dreyfus —, elle fait surtout er dans le récit le douloureux ressentiment qui lui reste. La jalousie qu’a pu faire naître la rivale conduit l’écrivain à noircir ses personnages. » (Les Amis de Colette, Julie de Carneilhan)
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