Hetzel Pierre-Jules et al. – Scènes de la vie privée et publique des animaux (tome 1)

Hetzel Pierre-Jules et al. – Scènes de la vie privée et publique des animaux (tome 1): Les animaux prennent la plume ! Si dans une fable c’est l’homme qui écrit au sujet des animaux, dans cet ouvrage ce sont les animaux qui prennent la parole afin de juger l’homme.C’est donc un recueil d’articles, de nouvelles et de contes satiriques, magnifiquement illustré par le caricaturiste Granville. De nombreux écrivains célèbres ont contribué à ce premier tome : Hetzel lui-même, sous le pseudonyme de J.-J. Stahl, Honoré de Balzac, George Sand, Charles Nodier, E. de La Bédollière, etc.

Contrairement aux fables où les hommes font parler les animaux, ici ce sont les animaux qui parlent, observent et jugent les hommes. Et Hetzel dans son introduction avertit le lecteur de la supercherie : « Jusqu’à présent, en effet, dans la fable, dans l’apologue, dans la comédie, l’Homme avait été toujours l’historien et le raconteur. Il s’était toujours chargé de se faire à lui-même la leçon, et ne s’était point effacé complètement sous l’Animal dont il empruntait le personnage. Il était toujours le principal, et la Bête l’accessoire et comme la doublure ; c’était l’Homme, enfin, qui s’occupait de l’Animal ; ici c’est l’Animal qui s’inquiète de l’Homme, qui le juge en se jugeant lui-même. Le point de vue, comme on voit, est changé. Nous avons différé enfin en ceci, que l’Homme ne prend jamais la parole de lui-même, qu’il la reçoit au contraire de l’Animal, devenu à son tour le juge, l’historien, le chroniqueur, et, si l’on veut, le chef d’emploi. »

Ces animaux utilisent leurs caractéristiques pour présenter, ou plutôt parodier, non sans humour, la société humaine et critiquer les mœurs de l’époque. Chaque histoire met en scène un animal différent en lui attribue des traits de personnalité humains. Une chatte anglaise traitera des conventions et de la rigidité des classes sociales ; un coq prétentieux symbolisera l’orgueil ; quant au rat, généralement dépeint comme un animal peu avenant, il deviendra ironiquement un philosophe. Sans oublier un moineau voyageur qui rencontrera d’autres animaux en chemin, présentant ainsi d’autres facettes de la société, le crocodile solitaire, et bien d’autres encore, à travers qui la nature humaine est si originalement sondée sous ses différents aspects.

Corbeau, âne, renard, lion, girafe, chatte, tous les animaux sont là pour critiquer la médecine, la science, la justice, la politique surtout, avec beaucoup d’humour, de moqueries et de plaisanteries. L’arrivée massive des étrangers, la représentation des femmes dans les associations politiques, rien n’échappe à leurs observations !

Paru par livraisons entre 1840 et 1842 et édité en livre illustré en 1841-42, l’ouvrage connu un grand succès et, en 1845, paraissait déjà une cinquième édition. À signaler que la nouvelle de ce volume signée « George Sand » a été écrite par Balzac.

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