Léo André (Béra Victoire Léodile) – Aline-Ali

Léo André (Béra Victoire Léodile) – Aline-Ali : Le livre débute avec la ravissante Aline, jeune fiancée naïve et pleine d’illusions. Le suicide de sa sœur Suzanne, marquise de Chabreuil, lui ouvre les yeux sur la condition de la femme, la domination masculine et l’hypocrisie du mariage. C’est déguisée en Ali qu’elle découvre les hommes et prêche l’émancipation féminine. Ce déguisement lui fait découvrir aussi la distance de mise dans les relations entre les hommes et les femmes. Cette double personnalité n’est pas sans conséquences sur ses émotions.

Ce livre, publié en 1869, démonte le masculin et le féminin aussi comme des rôles sociaux : des constructions psychiques découlant de l’éducation et des conventions sociales. On peut le relire « comme une analyse du fonctionnement de genre » (Primi, 2017) qui anticipe le « on ne naît pas femme, on le devient » de Simone de Beauvoir.
Dans cette optique, Léodile Béra « propose une lutte collective de toutes les femmes contre l’expérience partagée de l’assujettissement et non une hypothétique identité féminine « naturelle » qui serait commune à toutes » (id.), idées qui ne recueillirent à son époque que peu de suffrages.

Victoire Léodile Béra (1824-1900), qui écrit sous le nom d’André Léo (les prénoms de ses deux fils), est une romancière et journaliste française ; elle chemina entre anarchisme et socialisme, fut active dans la Commune de Paris, et fut surtout féministe.
Son Manifeste en faveur des droits des femmes de 1868 est à l’origine de la première vague féministe en .
Elle séjourna à deux reprises en Suisse. Elle vécut d’abord dix ans à Aclens près de Lausanne après le coup d’état de Napoléon III, en 1851, avec le journaliste Grégoire Champseix, son premier mari, condamné et réfugié en Suisse. Elle éleva leurs deux fils jusqu’au décès de Grégoire en 1863.
La seconde fois, en 1871, après avoir échappé aux Journées sanglantes qui mirent fin à la Commune de Paris. Elle la défend dans un discours au 5e congrès de la Ligue de la paix et de la liberté à Lausanne en septembre, (La Guerre sociale publié à Neuchâtel, 1871) tente de ranimer le socialisme français, travaille avec Bakounine. Elle y « épouse librement » le syndicaliste Benoît Malon qu’elle quitte en 1878 puis part pour Formio, en Italie.
[Sources : Primi, Alice. André Léo in Bard, Christine et Chaperon, Sylvie. Dictionnaire des féministes : , XVIIIe – XXIe siècle, Paris : Presses universitaires de , 2017, p. 48 à 50, consulté en ligne, le 20.04.2025 ; Wikipédia, article André Léo.]

Cet ebook est dédié à Christiane Brunner, décédée le 18 avril 2025, qui fut chroniqueuse, féministe, syndicaliste et élue socialiste quelques cent vingt ans après Victoire Léodile Béra. Nous n’oublierons pas Christiane Brunner pour ses nombreuses initiatives dont celle de la première Grève des femmes du 14 juin 1991. Ainsi l’autrice de ces lignes, intervenante lors des débuts de Solidarité femmes en détresse de Genève, se rappelle de son implication pédagogique fort utile auprès des forces de l’ordre et du soutien de cette femme politique courageuse et généreuse.

L’image de première page est la photo d’un Alpenglühn sur le Massif des Diablerets prise Ancha, le 20.03.2014.

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