Pelletier Madeleine – La Femme vierge : Marie Pierrot vient d’une famille pauvre, dont le père est paralysé et la mère travaille comme fruitière. Le père, toujours à la maison, est le seul à s’intéresser un peu à sa fille, à discuter avec elle, la mère étant méchante, dominatrice, ultra religieuse et traditionnaliste. Marie quitte sa mère après la mort de son père, elle s’installe seule et devient institutrice. Elle ne veut pas se marier et subir le même sort que les autres filles, elle participe à des mouvements féministes, va vivre avec une amie qui a une fille adoptive, e quelques années en Allemagne après la guerre, où elle s’engage dans la politique active en étant députée, et meurt encore jeune dans une manifestation communiste.
Madeleine Pelletier (mêmes initiales que Marie Pierrot!) a dit dans sa correspondance que ce livre, paru en 1933, sept ans avant sa mort, était une sorte d’autobiographie. Or, à part la mort de l’héroïne qu’elle n’a pu qu’inventer, quasiment tous les détails de la vie de Marie correspondent à sa propre vie: chasteté militante et engagement politique.
Une analyse fouillée de ses théories féministes par la sociologue Marie-Victoire Louis dégage trois principes: «La femme doit disposer librement de son corps; la femme a droit, au même titre que l’homme au plaisir sexuel; la femme doit disposer d’une éducation et d’un métier, qui seuls, l’affranchiront de la «loi de l’homme» et la rendront égale à lui.»
Ce texte féministe est très avant-gardiste, son langage est direct, il parle de sexualité, d’avortement, d’éducation, d’engagement politique et d’égalité, sans détours et avec un naturel tout-à-fait inhabituel pour l’époque. Marie Pelletier est une figure marquante du féminisme français que l’on a un peu oubliée actuellement, mais qu’il est bon de redécouvrir en se plongeant dans ses textes militants.
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